Pourquoi s’intéresser à la diffusion?

Deuxièmement, pourquoi un tel intérêt pour la diffusion se manifeste-t-il au Québec au tournant des années 1980 ? Qu’est-ce qui justifie cette préoccupation ? Est-ce là quelque chose d’inhabituel ou, au contraire, de familier dans le domaine des archives ?

En fait non seulement, dès sa création en 1948, « the International Council on Archives (ICA) entrenched in its constitution the objective “to facilitate more frequent use of archives […] by encouraging greater freedom of access) […]” » , mais, par ailleurs, les archivistes réalisent au cours des années 1970 que :

Depuis une trentaine d’années, les archives se sont affirmées simultanément, outre leur rôle traditionnel de conservatoire du patrimoine, comme des centres de recherche scientifique, comme des organes de documentation administrative, comme des lieux de diffusion et d’animation culturelle, comme des auxiliaires de l’enseignement…

Ainsi :

Dans presque tous les pays du monde, […] les expositions, les services éducatifs et nombre d’autres activités que nous appelons culturelles, sont considérés comme partie intégrante des tâches des Archives.

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La diffusion comme objectif ultime

La première question que nous nous posons à propos du chapitre sur la diffusion dans Les archives au XXe siècle est à savoir si le fait de considérer la diffusion comme l’objectif ultime de l’archiviste représente une vision qui est partagée par le milieu des archives ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, et j’en ai été le premier étonné, le fait d’envisager la diffusion comme la raison d’être du travail de l’archiviste n’avait rien en soi d’exceptionnel à l’époque.… lire la suite

L’intérêt porté à la diffusion

L’intérêt qui est porté à la fonction de diffusion dans Les archives au XXe siècle soulève plusieurs questions :

  • Est-ce que le fait de considérer la diffusion comme l’objectif ultime de l’archiviste représente une vision qui est partagée par le milieu des archives dans son ensemble ?
  • Pourquoi un tel intérêt pour la diffusion se manifeste-t-il au Québec au tournant des années 1980 ?
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Les archives au XXe siècle

La parution de l’ouvrage Les archives au XXe siècle en 1982 :

Constitue sans contredit un événement marquant dans le développement de l’archivistique au Québec. La Loi sur les archives était sur le point d’être adoptée, l’enseignement universitaire de la discipline archivistique faisait ses premiers pas, et de nombreux enseignants, étudiants et praticiens ressentaient le besoin d’avoir un ouvrage de référence à leur disposition, un ouvrage d’archivistique adapté à la réalité québécoise, qui prendrait en compte tout le cycle de vie des documents.

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La fonction archivistique de diffusion au Québec

Depuis le début des années 1980, les principaux textes à avoir été publiés dans des ouvrages sur la fonction de diffusion au Québec sont les suivants :

  • Couture, C., Rousseau, J.-Y. et Pélissier, D. (1982). Partie III : Chapitre 6. La diffusion. Dans C. Couture, J.-Y. Rousseau et al., Les archives au XXe siècle : une réponse aux besoins de l’administration et de la recherche (8e impression, 1995, p.
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« The Symbolic Significance of Archives »

J’ai relu avec beaucoup d’intérêt l’article de James M. O’Toole sur la signification symbolique des archives. Son but est de montrer que, contrairement à la vision la plus répandue en archivistique, les archives n’ont pas uniquement une dimension pratique mais aussi symbolique. Ainsi, à l’aide de nombreux exemples, O’Toole distingue six aspects pour en faire la démonstration :

  • En premier lieu, il fait valoir que pour certains types de documents (ex. :
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« Métaphore organiciste »

L’examen de la définition du fonds d’archives par Sylvain Senécal en 1999 représente un excellent exemple de cette invitation lancée aux archivistes par Jean-Pierre Wallot, à savoir d’être plus attentifs à « leur propre historicité ».

D’un point de vue archivistique, le fonds d’archives est défini comme « un ensemble de documents réunis “naturellement et organiquement” en vertu du déroulement des activités mêmes d’un agent. »… lire la suite

« La politique et la poétique des archives »

Dans le cadre de sa conférence au congrès annuel de l’Association des archivistes du Québec (AAQ), en 1997, Jean-Pierre Wallot abordait également la question de « ce que [Joan] Schwartz appelle la politique et la poétique des archives. » La politique des archives étant « les forces externes et internes à la profession qui ont défini les archives » et la poétique des archives se rapportant « au crédo des archivistes eux-mêmes, à leur discours, à ces processus en vertu desquels la nature et la fonction des archives se constituent ou se remodèlent par le biais des conventions sociales et des pratiques discursives. »… lire la suite

« L’espace de l’archive »

Il est intéressant de faire un parallèle (Figure 2) entre le concept de sédimentation de Bologna et les réflexions de Michel de Certeau sur « L’espace de l’archive ou la perversion du temps » dans un numéro de la revue Traverses, publiée par le Centre national et de culture Georges Pompidou en 1986, sur « L’Archive ».… lire la suite