MÉMOIRE

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« En admettant, à la suite de Walter Benjamin (2000), que la mémoire se manifeste sous deux formes, volontaire et involontaire, et que la mémoire involontaire relève d’un processus inconscient, on peut mieux saisir la manière dont les archives peuvent faire mémoire et permettre la transmission de quelque chose du passé. La mémoire volontaire est celle qui met en œuvre le souvenir rappelé dans le présent de manière consciente. La mémoire involontaire correspond à l’inconscient freudien qui est le résultat d’un acte de refoulement. » (Lemay et Klein, 2015, Quartiers, p. 184–185)

« [L]es archives portent toujours une mémoire involontaire du fait qu’elles sont le résultat d’une sélection et que tout ce qui a été écarté par le geste  archivistique n’en est pas moins présent. C’est cette latence que l’exploitation est capable de mettre à jour par une narration différente de celle mise en  place lors des moments administratif et archivistique (Figure 4).

Figure 4 : Les archives et la mémoire (Klein et Lemay, 2018, Archives et création, p. 40)

C’est dans la mesure où une mise en récit accompagne le processus de dévoilement de la mémoire involontaire dont elles témoignent que les archives remplissent une fonction mémorielle. Geste de l’après-coup, l’exploitation participe du présent et, à ce titre, établit une distance entre les archives  et leurs origines (création des documents et constitution des archives) qui  est nécessaire à la connaissance du passé, c’est-à-dire à la mémoire.

En d’autres termes, […] l’exploitation est une rencontre dont résulte une mise en récit au présent qui fait que le passé en latence dans les archives peut être  révélé et constituer une mémoire, une archive. » (Klein et Lemay, 2018, Archives et création, p. 39, nous soulignons)

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