ÉMOTION

ÉMOTION


« Back to Glossary Index

Quatre principales composantes nous apparaissent caractériser l’expérience émotive. En premier lieu, pour que la dimension émotive puisse se manifester, les archives doivent être mises en contact avec des utilisateurs. C’est donc  dire que l’émotion est la résultante d’une rencontre. En deuxième lieu,  l’émotion se révèle être un état complexe1Les archives ont un potentiel beaucoup plus large que celui  d’informer, elles ont le potentiel  de toucher les différents niveaux  de conscience en faisant appel  aux sentiments (émotion, affect, etc.), aux intuitions, aux pensées (information, mémoire, etc.),  aux sensations (vue, ouïe, toucher, etc.). (Jung, 1966, p. 103). D’abord, en raison non seulement de la diversité mais aussi de la fugacité et du caractère souvent indicible des émotions et affects liés aux archives ; ensuite, une complexité qui est due  à notre perception des archives. En troisième lieu, même si les archives sont susceptibles de produire une panoplie d’émotions, elles n’en possèdent  pas moins un dénominateur commun : le pouvoir d’évoquer, autrement dit de rappeler les choses oubliées, de les rendre présentes à l’esprit. La valeur émotive découle ainsi du pouvoir, de la fonction d’évocation des documents d’archives. Enfin, l’émotion est dépendante des circonstances : ce qui pourra constituer une expérience hautement émotive pour les uns ne sera pas  forcément le cas pour d’autres placés dans des conditions différentes. En effet, toute exploitation de matériel d’archives ne peut se réaliser sans satisfaire à des conditions d’utilisation, à savoir la dimension matérielle, le contexte,  le dispositif au sein duquel sont inscrits les documents, et, finalement, le rôle joué par le public. (Lemay, 2017, L’émotion, p. 17–19, nous soulignons)

Ainsi, en raison de cette capacité d’évocation liée à leur caractère lacunaire  se manifeste, selon Klein, l’une des plus belles qualités des archives :  « elles sont porteuses d’une part de mystère toujours plus grande que ce qu’elles nous révèlent. La poétique de l’archive, l’origine de l’émotion que  les archives suscite[nt] est très certainement à chercher dans ce caractère fantomal et onirique ». (Klein, 2014, p. 224, nous soulignons)

(Voir Poétique)

  • 1
    Les archives ont un potentiel beaucoup plus large que celui  d’informer, elles ont le potentiel  de toucher les différents niveaux  de conscience en faisant appel  aux sentiments (émotion, affect, etc.), aux intuitions, aux pensées (information, mémoire, etc.),  aux sensations (vue, ouïe, toucher, etc.). (Jung, 1966, p. 103)
« Retour à l'index